Lettre ouverte du 26 décembre 2018 à l’attention de Madame Florence Parly, Ministre des armées.

Objet : Lettre ouverte, « il faut terminer le travail » 

Madame la Ministre,

Faudrait-il être inhumain et insensible pour ne pas réagir aux mots que vous avez prononcés en direct d’une Radio, suite à l’annonce des américains de se retirer de la Syrie ?

Vos mots « il faut terminer le travail » sonnent comme une solution finale, une extermination qui ne tue pas l’idéologie, un travail de nettoyage d’un mal comparé à de la vermine. Et j’ai mal de les entendre. 

Aussi horribles que soient ce conflit et les victimes qu’il engendre de tous les côtés, il s’agit d’êtres humains, même combattants, de prisonniers, de civils et enfants dont le sort devrait être encadré par le Droit de la guerre et les Droits de l’homme. Mais non, la peur et la vengeance justifieraient tous les moyens ! 

Je ne l’accepte pas et le dénonce en mon nom et au nom de ceux qui perdent les leurs.

La France devra se regarder dans la glace et assumer les origines et les conséquences de ce conflit que seule la raison et le souci de justice peuvent régler sereinement, au lieu de l’application de la loi du Talion.

Au moment où le conflit en Syrie évolue, où les Turcs annoncent vouloir attaquer les Kurdes et où des Français vont devenir une monnaie d’échange, on ne peut rester passifs. 

Je me sens concernée et propose une réflexion et des mots pour soigner les maux de la société, inspirés par Pierre Rabhi (La convergence des consciences) :

« Pourquoi diable avons-nous donc tant d’aptitudes et un comportement aussi sot et aussi destructeur ? L’origine de ce mal interroge les consciences. Atterré par la violence humaine, Jean-Marie Pelt n’hésitait pas à invoquer Satan = l’esprit qui divise. Pourquoi ne comprenons-nous pas que c’est LE MAL QUI FAIT MAL ? 

D’où nous vient cette férocité absurde et vaine ? Nous ne pouvons même pas accuser notre animalité puisque l’animal lui ne fait pas de mal ! »

J’ignore si je serai lue ni même entendue par vous, les autres membres du gouvernement, le Président de la République restant sourds à nos appels. Mais je suis fière de les écrire pour mes enfants et petits enfants nés et à venir, pour les familles touchées par la violence de la guerre, pour un avenir en paix un jour ! 

Recevez, Madame la Ministre, mes salutations respectueuses, mais profondément meurtries.

Véronique Roy

Membre du Collectif Familles Unies

Radio et Télévision Suisse (RTS)

https://www.rts.ch/play/radio/tout-un-monde/audio/le-retour-des-djihadistes-de-syrie-temoignages-de-familles-en-france?id=10087668

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