« On cherche à en faire des fantômes » : l’horreur du « Guantánamo » des enfants français en Syrie

L’OBS par Marie Vaton·Publié le 

Le camp d’Al-Hol, où depuis 2019 des milliers d’enfants vivent dans la misère. (DELIL SOULEIMAN / AFP)

Environ 200 enfants de djihadistes sont toujours détenus dans des camps syriens. Malgré de très nombreuses condamnations par les instances internationales, la France s’isole dans son obstination à ne pas les rapatrier, ainsi que leurs mères.

C’est la tache sur le premier mandat d’Emmanuel Macron. Une faute, au regard des textes internationaux de protection des droits de l’enfant. Un acte manqué qui coûte cher à la France et lui reviendra comme un boomerang à peine le nouveau gouvernement constitué. Le 24 février, le Comité des Droits de l’Enfant des Nations unies a en effet statué : « Le refus de la France de rapatrier des enfants français détenus dans des camps syriens dans des conditions mettant leur vie en danger depuis des années viole leur droit à la vie, ainsi que leur droit à ne pas subir de traitements inhumains et dégradants. »

Avant ça, la Ligue des Droits de l’Homme, les Nations unies, le Conseil de l’Europe, le Parlement européen, l’Unicef, la Croix-Rouge, la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), la Fédération internationale pour les Droits humains (FIDH), Human Rights Watch, Amnesty et, il y a trois semaines, la Défenseur des droits, tous ont fustigé l’obstination du gouvernement français à laisser pourrir l’épineux dossier du sort des enfants français prisonniers des camps syriens. Dans quelques semaines, ce sera au tour de la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH), saisie du cas de trois enfants et de leur mère, de décider si la France sera condamnée pour traitements inhumains et violation du droit à la vie familiale.

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