Communiqué sur l’expulsion de Turquie de quatre femmes et sept enfants français

Quatre femmes françaises et leurs sept enfants détenus dans des camps du Kurdistan syrien ont réussi à rejoindre la Turquie pour être enfin expulsés vers la France, en application du protocole Cazeneuve.

Dans quelques jours, elles atterriront sur le sol français, seront mises en examen et placées en détention provisoire. Elles seront séparées de leurs enfants, pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance et placés dans des familles d’accueil jusqu’à ce qu’ils retrouvent, progressivement, leurs familles. Ces retours sont préparés, pensés, et encadrés depuis plusieurs années. Et nous connaissons la compétence de celles et ceux qui vont entourer, soigner, et panser les traumatismes de nos petits-enfants, de nos neveux et de nos nièces, avant de nous les confier.

Dans quelques jours, nous serons des centaines à nous projeter dans l’histoire du retour de quatre ces mères et de sept enfants parce que nos filles, nos sœurs, nos nièces, nos neveux, et nos petits-enfants toujours détenus en Syrie risquent, chaque jour un peu plus, de périr entre les mains de Bachar El Assad ou d’être récupérés par les cellules dormantes de l’État Islamique.

Le Collectif des Familles Unies ne cesse d’appeler au rapatriement de toutes nos familles, parce que l’équité commande que tous les enfants soient sauvés et que toutes leurs mères répondent devant une justice équitable, la nôtre, de ce qu’elles ont effectivement fait. Les femmes qui vont être expulsées dans quelques jours ne se sont pas évadées du camp d’Aïn Issa : les bombardements turcs et le chaos qui s’en est suivi les ont contraintes à sortir des camps et à fuir avec elles leurs enfants (dont un nouveau-né) tous âgés de moins de quatre ans.

La France n’a plus que deux solutions : soit rapatrier ses ressortissants majeurs et mineurs, soit contraindre ces femmes et ces enfants à fuir les camps de Roj et d’Al Hol pour rejoindre la Turquie au péril de leur vie. Car nous savons tous, nous leurs familles, que ceux qui se présentent comme des passeurs en leur assurant qu’ils réussiront à les sauver de Bachar El Assad ou de Daech sont avant tout des milices syriennes peuvent les vendre au plus offrant ou à des cellules dormantes de l’État Islamique. Quatre femmes et sept enfants français évacués du camp d’Aïn Issa ont réussi à rejoindre la Turquie:qu’en est-il des autres ? Qui sait ce qu’il est advenu d’elles et de leurs enfants?

Après le Haut-commissariat du Conseil de l’Europe, le Haut-commissariat des Nations Unis, le Défenseur des droits, la CNCDH, le coordinateur des magistrats antiterroristes français, l’ancien président de la République, et l’ancien directeur des services de renseignement français, le secrétaire général des Nations Unies, Monsieur Antonio Guterres, a exhorté hier chaque État européen à prendre enfin ses responsabilités en rapatriant les femmes et les enfants détenus en Syrie, pris sous le feu des offensives turques, du retour de Bachar El Assad et de celui de l’État Islamique.

La France ne peut parier sur la capacité de ces femmes et de leurs enfants épuisés, malades, traumatisés, malnutris et rachitiques à s’enfuir en pleine zone de guerre, à échapper au pire, et à rejoindre la Turquie. Notre pays doit faire face à son Histoire : il est encore temps de sauver nos enfants et nos petits-enfants, de faire œuvre de justice et d’humanité, et de faire gagner nos valeurs contre l’obscurantisme en les rapatriant.

« Collectif des Familles Unies » 


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