Communiqué du Collectif des Familles Unies

Depuis ce matin, des familles dont les petits-enfants, neveux ou nièces, survivent dans des conditions épouvantables dans les camps de Roj et de Al-Hol, en Syrie, font l’objet d’arrestations, de gardes à vue, de perquisitions et de convocations par la DGSI, dans le cadre d’une enquête du Parquet National Anti-Terroriste. Des arrestations ont été effectuées dans des conditions traumatisantes, des parents ont été menottés devant leurs enfants.

Que reproche-ton à ces familles ? Quel est leur crime ? D’avoir envoyé de l’argent à leurs filles ou leurs belles-filles actuellement détenues par les Forces Démocratiques Syriennes et l’Administration kurde du Nord-Est de la Syrie. Depuis maintenant plus de deux ans, ces femmes sont prisonnières avec leurs enfants dans des camps où les rations alimentaires octroyées par les organisations humanitaires (riz, boulgour, huile…) ne suffisent pas à nourrir les enfants. Dans ces camps, tout est payant : la nourriture, les vêtements, l’eau minérale… Seule l’aide envoyée par les familles permet aux enfants de manger de temps en temps des légumes, des fruits, quelquefois de la viande, et de ne pas boire l’eau putride des réservoirs. Seule l’aide envoyée par les familles permet parfois aux enfants d’avoir quelques jouets, de pouvoir se vêtir, et d’avoir accès à certains médicaments.

C’est tout à l’honneur des familles, et c’est leur devoir le plus absolu, d’aider leurs petits-enfants, leurs neveux et leurs nièces, quand l’Etat français les a abandonnés dans ces conditions sordides. Que cherche-t-on ? Non seulement les autorités de notre pays  veulent maintenir des enfants français prisonniers, mais veulent-elles aussi les affamer en leur ôtant la seule aide qui leur permet de vivre encore et d’espérer ?

Cette opération de police est indigne, ces poursuites sont honteuses. Ces aides sont connues des services de police depuis des années, et les familles ont toujours été transparentes là-dessus. L’argent est distribué dans les camps par l’administration kurde elle-même. Les autorités, politiques et judiciaires, doivent comprendre que rien ne peut empêcher des grands-parents, des oncles et des tantes, à vouloir sauver de la mort, de la maladie, et de conditions affreuses, leurs petits-enfants, neveux et nièces. 

C’est de la vie des enfants dont il s’agit. Ces poursuites et ces intimidations doivent cesser. Si l’Etat ne veut pas que les familles aident leurs petits-enfants à survivre, qu’il les rapatrie immédiatement. 

Quant à nous, nous n’abandonnerons jamais ces enfants.

Le 29 septembre 2020.

Le Collectif des Familles Unies

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