Enfants français détenue en Syrie : l’alerte de la Défenseure des droits 

LCI par Julien Moreau le 29 Avril 2022


◉ L’ONU a constaté la violation du droit à la vie des enfants français en Syrie.

◉ Claire Hédon, la Défenseure des droits, alerte sur les conditions de vie de ces enfants.

◉ Emmanuel Macron a fait de la protection de l’enfance une priorité de son prochain mandat.

Après l’appel d’un collectif de familles et proches des djihadistes français demandant le rapatriement des enfants « prisonniers en Syrie » et « privés d’enfance dans des prisons à ciel ouvert », c’est Claire Hédon, Défenseure des droits, qui a lancé un appel au gouvernement français.

Celle-ci « demande à nouveau expressément au gouvernement d’honorer ses engagements internationaux vis-à-vis de tous les enfants français retenus actuellement dans plusieurs camps dans le nord-est syrien », peut-on lire dans un communiqué. Dans une décision rendue le 23 février, le Comité des droits de l’enfant de l’ONU a constaté la violation par la France du droit à la vie des enfants français retenus dans ces camps, de leur droit à ne pas subir de traitements cruels, inhumains ou dégradants, et de leur intérêt supérieur. 

La France doit respecter ses engagements

Lors du débat télévisé de l’entre-deux tours, le président-candidat avait affirmé que la protection de l’enfance serait au cœur des cinq années qui viennent. « La France est tenue de respecter ses engagements conventionnels, notamment ses engagements au titre de la Convention relative aux droits de l’enfant (CIDE) qu’elle a ratifiée. La Belgique, la Finlande, le Danemark, les Pays-Bas, l’Allemagne et la Suède ont procédé au rapatriement de la plupart de leurs ressortissants mineurs et, lorsqu’ils n’étaient pas isolés ou orphelins, de leur mère », poursuit Claire Hédon. 

Amnesty International France a appelé Emmanuel Macron à rapatrier les 200 enfants français détenus en Syrie et à faire de la protection des droits humains « une priorité » de son second mandat, dans un communiqué publié dimanche soir aussitôt après sa réélection. « Nous demandons que les 200 enfants français détenus en Syrie, au mépris de toutes les règles de droit, puissent être rapatriés sans délais, ce vers quoi s’acheminent de plus en plus d’États européens », a écrit l’ONG.

Jusqu’à présent, Paris a maintenu une politique de retour au cas par cas et pour l’instant, 35 enfants, majoritairement des orphelins, ont été rapatriés jusqu’ici. Paris considère que les adultes devraient être jugés sur place. Claire Hédon a demandé que les examens des situations ne soient plus au compte-goutte.