Syrie : Les familles d’enfants de français détenus en Syrie demandent à Emmanuel Macron de les rapatrier en France

20 minutes le27 avril 2022

Plus de 200 enfants français sont retenus en Syrie. (illustration) — Omar Sanadiki/AP/SIPA

Le drame avait relancé le débat sur le sort des enfants de djihadistes, à quelques jours de Noël. Le 14 décembre 2021, une Française de 28 ans, diabétique, est morte dans un camp syrien réservé aux familles de djihadistes capturées, laissant derrière elle une orpheline de 6 ans. Candidat à sa réélection, Emmanuel Macron a ensuite affirmé que la protection de l’enfance serait au cœur des cinq années qui viennent. Désormais, les familles attendent que le président joigne les actes aux paroles.

« Il est grand temps de changer de direction, et de donner à ces enfants, qui sont aussi des victimes de Daesh, leur chance », indique dans un communiqué le collectif familles Unies, association regroupant une grande partie des quelque 80 femmes de djihadistes et 200 enfants français retenus dans des camps dans le nord-est syrien. « Il est grand temps de leur accorder la protection que méritent tous les enfants », « de se conformer à nos engagements internationaux, et de respecter notamment la Convention internationale des droits de l’enfant, dont la France est signataire », poursuit le collectif.

La difficile question des mères

Ces enfants sont des « victimes, reconnues comme telles par les Nations Unies, l’Unicef ou la Croix-Rouge » et ils vivent « sans protection, sans soins appropriés, sans accès à l’éducation, sans espoir » dans des camps de déplacés sous contrôle kurde en Syrie. Ils sont « privés d’enfance dans des prisons à ciel ouvert », insistent les familles.

Contrairement à ses voisins européens, dont l’Allemagne qui a rapatrié « une grande partie » des enfants, Paris maintient une politique de retours au compte-gouttes qui lui attire les foudres alors que les conditions de vie sur place sont « épouvantables », selon l’ONU, en raison de la question difficile du rapatriement des mères. Depuis 2016, 126 enfants français sont revenus de Syrie ou d’Irak, la plupart en bas âge.