Paris le 26 février 2019
Monsieur le Ministre,
En ce début d’année, nous avons le souhait que la cause des familles touchées par la radicalisation et le sort des enfants français retenus dans des camps et des prisons en Syrie et en Irak soient une priorité du gouvernement.
Nous avons l’honneur de vous transmettre ci-joint la lettre du Collectif des Familles Unies, adressée nommément à tous les parlementaires de la nation en vue de les sensibiliser sur ce sujet.
Cette situation nécessite une approche respectueuse de notre droit et des valeurs qui cimentent notre nation. Les conventions internationales, et en particulier la Convention internationale des droits de l’enfant, dont la France est signataire, doivent être respectées et appliquées pleinement.
Le sort de ces enfants, dont la plupart ont moins de cinq ans, est crucial, et il ne peut pas dépendre des aléas de l’opinion publique ou de la vindicte des réseaux sociaux. Si c’est le cas, c’est le début d’une dérive sociétale où tous nos fondements démocratiques seraient remis en cause, rappelant des époques sombres de notre histoire.
Le 21 février dernier, sur la chaîne « Public Sénat », vous avez dit : « … ces enfants sont des victimes… ces enfants doivent être protégés… les abandonner risquerait à en faire des enfants du djihad, je veux qu’on en fasse des enfants de la République… » ; aujourd’hui, nous n’avons vu aucune incidence pour une action gouvernementale concrète. Depuis plus d’un an, le Gouvernement ne fait que des annonces pour le rapatriement des enfants sans que ces dernières soient suivies d’effet !
Prendre cette décision de rapatrier ces très jeunes enfants, avec leurs parents, qui eux doivent être jugés conformément à notre droit, doit être une priorité, pour le droit des familles touchées, mais aussi pour tous les Français devant connaître certaines vérités indispensables sur le processus de propagation de l’idéologie mortifère de Daesh et d’organisations similaires.
Nous réitérons notre demande d’être reçus, par vous, par les autres autorités de la République afin que nous puissions évoquer ensemble les conditions de rapatriement, et de réinsertion de nos enfants. Nous ne sommes pas entendus et nous nous sentons ignorés malgré nos actions et prises de parole, notre contribution active avec tous les autres acteurs (le Gouvernement, la Justice, les avocats, l’Administration, les médecins, les psychologues…), nous semble pourtant indispensable dans la situation actuelle.
Avec l’espoir que notre justice républicaine s’applique avec sérénité, et dans l’attente de vous rencontrer, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute considération.